Programmation scientifique

Le Réseau de recherche sur les savoirs citoyens et les approches cocréatives intègre une grande diversité de perspectives et de contextes afin de consolider l’expertise québécoise en matière d’approches cocréatives avec les citoyen·nes. Il offre des activités d’animation et de formation scientifiques qui permettront à la relève d’explorer des approches peu abordées dans les cursus disciplinaires.
Contexte
Bien que le Québec ait une longue tradition de représentation citoyenne dans la gouvernance d’institutions d’éducation et de santé, la prise en compte et la mobilisation des savoirs citoyens demeurent une grande source d’injustices épistémiques. Celles-ci se manifestent lorsque les décisions prises au sujet des services publics augmentent les inégalités sociales.
Orientation
L’importance de l’expérience et des savoirs citoyens ainsi que la volonté d’imaginer de nouvelles formes de collaboration et de mobilisation des connaissances se trouvent au coeur de notre proposition de Réseau.
Nous souhaitons contribuer au développement et au rayonnement des meilleures pratiques de cocréation et de coapprentissage en collaboration AVEC les citoyen·nes dans de nombreux contextes comme l’éducation, les services sociaux, l’habitation, la santé, l’urbanisme et l’environnement.
En effet, le Réseau vise à conjuguer savoirs citoyens et savoirs scientifiques dans la recherche de solutions viables, participatives et durables.
Que sont les injustices épistémiques?
Elles réfèrent aux inégalités liées aux connaissances qui sont reconnues et valorisées dans les espaces publiques comme l’éducation, la santé, l’urbanisme et la gouvernance.
Elles se manifestent de deux façons principales :
- Lorsque les expériences et connaissances vécues de certaines personnes, surtout celles issues de communautés marginalisées, ne sont pas pris aux sérieux dans les dialogues et débats sociaux.
- Lorsque certaines personnes et/ou communautés n’ont pas les ressources pour développer le genre de langage qui est nécessaire pour se faire entendre dans la sphère publique.
Pôle théorique
Le Réseau s’appuie sur diverses théories qui reconnaissent le ou la citoyen·ne comme source de connaissances. Ces théories incluent :
Le pouvoir d’agir en psychologie communautaire et en travail social,
- Les théories des moyens en psychologie écologique,
- L’éthique pragmatiste et vivante,
- Les théories de capacitation en économie, et
- Les théories critiques
Notre Réseau ne cherche pas une théorie unique, mais plutôt à identifier les points communs et les différences entre ces approches. Le but est de favoriser le développement de plusieurs perspectives permettant à des gens de différents milieux, domaines et expertises à participer dans la production de connaissances.
C’est cette pluralité de définitions qui favorise l’imagination, la créativité et la pertinence dans la recherche vers des solutions sociales tangibles et innovations. En résumé, nous visons à combiner différentes perspectives pour une recherche plus inclusive et innovante.
Pôle méthodologique
Le Réseau contribue à améliorer les méthodes de recherche cocréative et participative :
- Il aide à clarifier les exigences méthodologiques dans différents domaines, où ces approches sont plus ou moins développées.
- Il favorise le partage de bonnes pratiques entre chercheur·euses, souvent isolé·es dans leurs départements.
- Il agit comme une communauté de pratiques, permettant des échanges et l’amélioration des travaux en cours.
- Il encourage le co-apprentissage, qui enrichit les méthodes des membres du Réseau.
Bien que la recherche participative soit établie dans certains domaines, il reste encore beaucoup à explorer et à développer. Le Réseau vise à concrétiser ces possibilités d’apprentissage et de cocréation.
Pôle pratique et stratégique
Le Réseau répond à plusieurs besoins pratiques. La recherche cocréative et participative se construit à partir des besoins réels et concrets des parties prenantes. L’aspect collaboratif facilite un transfert de connaissances multidirectionnel et met en dialogue différents types de savoirs pour mieux comprendre et résoudre les problèmes.
- Les approches cocréatives constituent des opportunités de formation continue et/ou informelle, permettant l’échange et la coconstruction de connaissances fusionnant divers domaines.
- Pour les chercheur·euses, ces approches ont le potentiel d’augmenter l’utilité et l’utilisation de leurs recherches académiques dans des domaines appliqués.
- Elles contribuent à la production de connaissances et aux transformations sociales.
En résumé, cette approche bénéficie à tous les participant·es et favorise des changements concrets dans la société.
Il s’agit d’un moment porteur pour s’investir dans la recherche cocréative.
- La recherche participative gagne en popularité dans plusieurs domaines, comme les sciences humaines et sociales, la santé et les sciences naturelles et le génie.
- Les organismes subventionnaires encouragent cette approche dans divers domaines.
- Ces développements s’alignent sur des tendances internationales, notamment en Europe.
Le Réseau vise ainsi à développer et renforcer la recherche cocréative au Québec en créant une infrastructure qui favorise la collaboration et la formation.